Les règles de la propriété intellectuelle dans l’industrie des podcasts

Le podcast connaît un succès grandissant depuis quelques années, offrant aux auditeurs une diversité de contenus et thématiques. Mais cette popularité soulève également des questions sur les règles de propriété intellectuelle qui encadrent cette industrie. Cet article s’intéresse aux principales règles de droit d’auteur et de droits voisins applicables aux podcasts.

Le droit d’auteur et les podcasts

Le droit d’auteur protège les œuvres originales exprimées sous une forme perceptible, qu’elle soit écrite, orale, visuelle ou sonore. Les podcasts sont considérés comme des œuvres protégées par le droit d’auteur dès lors qu’ils sont originaux et reflètent la personnalité de leur auteur. Les créateurs de podcasts bénéficient ainsi de droits patrimoniaux (droit de reproduction, droit de représentation) et moraux (droit au respect de l’œuvre, droit à la paternité) sur leur création.

Toutefois, la protection accordée par le droit d’auteur ne s’étend pas aux idées, concepts ou informations contenues dans le podcast. Ainsi, il est possible pour un tiers d’exploiter ces éléments sans porter atteinte au droit d’auteur du créateur du podcast initial.

Dans le cadre des podcasts intégrant des œuvres préexistantes (musique, extraits sonores), il convient pour leur créateur d’obtenir les autorisations nécessaires auprès des titulaires des droits sur ces œuvres. En France, les sociétés de gestion collective telles que la SACEM ou la SCAM peuvent faciliter l’obtention de ces autorisations.

Les droits voisins et les podcasts

Outre le droit d’auteur, les podcasts sont également concernés par les droits voisins, qui protègent les prestations des artistes-interprètes, des producteurs de phonogrammes et des organismes de radiodiffusion. Les droits voisins se distinguent du droit d’auteur par leur objet (prestation et non œuvre) et leur durée de protection (50 ans en France pour les artistes-interprètes).

Dans le cadre des podcasts, les droits voisins s’appliquent notamment aux enregistrements sonores réalisés par un artiste-interprète ou un producteur de phonogrammes. Il convient ainsi pour un créateur de podcast souhaitant intégrer ces enregistrements dans son émission d’obtenir les autorisations nécessaires auprès des titulaires des droits voisins.

La gestion collective des droits voisins est assurée en France par des sociétés telles que l’ADAMI ou la SPRE, qui peuvent également faciliter l’obtention des autorisations requises.

Les licences Creative Commons et le partage de podcasts

Pour favoriser le partage et la diffusion de leurs podcasts, certains créateurs choisissent d’utiliser des licences Creative Commons. Ces licences permettent aux auteurs d’accorder au public certaines autorisations (comme la reproduction, la diffusion ou la modification) tout en conservant leurs droits d’auteur sur leur œuvre.

L’utilisation d’une licence Creative Commons offre ainsi une alternative aux règles traditionnelles du droit d’auteur et des droits voisins, en facilitant l’accès aux œuvres protégées. Néanmoins, il convient pour les créateurs de podcasts de s’assurer qu’ils disposent bien des autorisations nécessaires pour les œuvres préexistantes intégrées dans leur émission avant de la diffuser sous une licence Creative Commons.

En conclusion, la protection des podcasts par le droit d’auteur et les droits voisins soulève des questions complexes, notamment en raison de l’intégration fréquente d’œuvres préexistantes. Pour en savoir plus sur ces questions juridiques et être accompagné dans vos démarches, n’hésitez pas à consulter un spécialiste du droit de la propriété intellectuelle, tel que le cabinet CERIC.